A l’occasion de la mise en ligne du compte-rendu et des présentations du séminaire sur les données environnementales, organisé par AllEnvi et le Muséum national d’histoire naturelle le 21 mai 2014, Cécile Callou et Michel Guiraud du MNHN reviennent sur les riches échanges de cette journée.
Qui a participé à ce séminaire ?
Cécile Callou : Plus d’une centaine de participants issus de l’ensemble des organismes d’AllEnvi ainsi que certains acteurs privés tels que Véolia et EDF.
Que pouvez-vous en retenir ?
Michel Guiraud : Le séminaire a été un succès et a manifestement eu une vertu pédagogique pour redire tous les enjeux derrière la gratuité des données. Beaucoup ont souligné la difficulté de trouver un modèle économique satisfaisant compte tenu du coût important d’acquisition et de gestion des données qui se retrouvent en accès libre.
C. C. : Nous avons noté un intérêt certain sur cet angle économique. Il est habituellement rarement abordé même s’il est toujours présent.
Quelle est la valeur ajoutée de l’alliance concernant cette thématique ?
M. G. : Elle est évidente. L’avantage de l’alliance est qu’elle représente tous les intérêts et donc toutes les visions sur le sujet. La richesse des échanges a tenu en partie à cette diversité de communautés scientifiques, avec des stades d’organisation des données très disparates. Le bénéfice apparent pour chacun a été la prise de conscience que tous, à leur niveau d’organisation, rencontraient les mêmes difficultés, mais que des passerelles et des collaborations étaient possibles.
L’idée de ce séminaire était de définir quelques lignes directrices sur ce qu’il faut faire et comment il faut s’y prendre. Quelles sont-elles ?
C. C. : La discussion finale a permis de dégager quelques propositions et actions concrètes :
- Le manque de culture sur les bases de données et la nécessité de développer l’information et la formation sur ce sujet ont été soulignés, notamment au niveau des Ecoles doctorales.
- La question des métadonnées a été abondamment soulevée : en premier lieu la nécessité d’avoir les métadonnées les plus renseignées possibles, et l’intérêt pour AllEnvi de disposer d’un catalogue de l’ensemble des métadonnées disponibles issues des différents organismes membres (comme le portail Ecoscope en cours de constitution).
- D’autres idées ont émergé : l’identification nécessaire des utilisateurs des données pour celles qui sont en accès libre, et la reconnaissance des producteurs de données et de leurs réalisations. Une des pistes évoquée est la popularisation des DOI et des data-paper.
La communauté scientifique environnementale française semble avoir manifesté plusieurs attentes de la part d’AllEnvi. Pouvez-vous nous en dire un mot ?
M. G. : Même pour les organismes bien structurés vis-à-vis de la collecte, de la gestion et de la valorisation des données, il n’est pas possible de fonctionner sans le soutien significatif de l’Etat. Pour les autres, il y a une attente pour être aidé à structurer et pérenniser les données dans le contexte « d’open data ». Le travail du groupe Infrastructures d’AllEnvi est essentiel pour la coordination de cet effort de structuration. Mais il appartient aux organismes eux-mêmes de garder la main sur leurs données, d’en assurer la conservation et la traçabilité dans le cadre de leur réutilisation par d’autres.