Les récentes inondations ont durement touché l’activité économique dans plusieurs régions. L’évaluation des dégâts pourrait être largement optimisée par la télédétection couplée à un modèle d’assurance paramétrique. Ce constat est l’un des résultats d’une étude réalisée par le Consortium de valorisation thématique d’AllEnvi sur l’observation environnementale.
Les dégâts causés par les crues et inondations de mai 2016 en France se chiffreraient en centaines de millions d’euros. L’évaluation des dommages doit être conduite rapidement et pour toutes les zones impactées simultanément. Pour cela, des moyens objectifs et à grande échelle existent, qui combinent images acquises par satellite ou par drones, compétences en traitement et interprétation des données et un autre modèle économique d’assurance.
Des assurances paramétriques…
Dans les régimes traditionnels d’assurance intempéries, l’indemnité est versée après l’évaluation du sinistre subi. Dans un modèle d’assurance paramétrique fondée sur un indice météorologique, l’indemnisation a lieu dès que cet indice s’écarte de la moyenne historique. L’assurance paramétrique permet de réduire les coûts administratifs et d’accélérer les délais d’indemnisation. Le retour d’expérience tiré de différentes initiatives régionales conduit la Commission européenne à recommander ce type d’assurances, par exemple pour les infrastructures critiques. Les technologies d’observation environnementale sont amenées à jouer un rôle-clef dans le développement de produits d’assurance paramétriques.
… grâce à la télédétection
Les zones inondées sont survolées par des satellites d’observation de la Terre* qui produisent des images avec une résolution pouvant aller jusqu’à 50 cm. Des algorithmes, qui peuvent provenir du Pôle thématique surfaces continentales Theia, extraient de ces images aussi automatiquement et objectivement que possible des informations quant à la superficie noyée.
La précision du critère météorologique déclenchant l’indemnisation est cruciale pour l’analyse du risque par l’assureur et limitait jusqu’à présente la généralisation du modèle paramétrique mais la recherche météorologique travaille continûment à fiabiliser les indices.
* Les images issues des satellites lancés dans le cadre du programme européen Copernicus, possèdent une résolution de l’ordre de quelques mètres, celles acquises par les satellites Pléiades ont même une résolution de 50 cm.