Le 11 février dernier, AllEnvi organisait un séminaire sur la programmation nationale de la recherche et sa mise en perspective au niveau européen et international.
Durant cette journée, les animateurs de groupes thématiques et le Comité de pilotage scientifique de l’alliance se sont réunis avec des représentants de l’ANR. Ensemble, ils ont réfléchi aux nouvelles orientations pour la recherche environnementale par grands défis sociétaux*.
La première partie de la matinée était consacrée à l’organisation de la programmation nationale et sa mise en perspective au niveau européen (JPI, ERANETs) et international (Future Earth). La journée s’est poursuivie par un travail en ateliers par grands défis sociétaux. La restitution de ces ateliers alimentera la contribution de l’alliance à la programmation 2017 de l’ANR.
Un grand sentiment d’insatisfaction
Le système de programmation organisé en défis sociétaux et sa mise en œuvre par l’ANR ont généré un grand sentiment d’insatisfaction dans la communauté scientifique et chez les organismes de recherche membres d’AllEnvi. La première raison est liée aux baisses de budget de l’ANR. Une autre est la confusion sur le rôle et le positionnement de la programmation nationale face aux divers guichets parallèles (PIA, IdEx ou LabEx). Enfin, si le couplage entre les alliances et l’ANR est satisfaisant pour guider la programmation, l’instruction des appels à projets par l’agence n’est pas en phase avec les orientations définies par défi et ne permet pas la transversalité et l’interdisciplinarité.
Par rapport au positionnement des autres grandes agences européennes, qui font le choix d’être des guichets ou d’assurer une programmation de la recherche, l’agence de financement française tente sans succès de maintenir les deux.
EER : la France est présente, mais manque de lobbying
Le domaine de l’environnement couvert par AllEnvi concerne essentiellement des biens publics. Les étudier implique une excellente articulation avec l’espace européen et international de la recherche.
La participation des équipes françaises dans les dispositifs de programmation conjointe européens et internationaux est bonne. Mais pour Denis Despréaux, chef de la Mission Europe et international pour la recherche, « il y a un déficit d’investissement français dans la construction en amont des orientations de la programmation européenne. Le système est complexe et le lobbying français trop peu visible. » AllEnvi peut jouer un rôle de coordination et de mobilisation de la communauté scientifique pour combler ce manque.
Au niveau international Future Earth porte l’ambition de construire l’espace international de la recherche sur l’environnement. Cette mutation importante dans la programmation de la recherche internationale doit être suivie avec attention.
* Deux défis sociétaux concernent principalement AllEnvi : le défi 1 (Gestion sobre des ressources et adaptation au changement climatique), le défi 5 (Sécurité alimentaire et défi démographique), mais l’alliance est aussi concernée par les défis 2,4 et 6 (respectivement Une énergie propre, sûre et efficace, Santé et bien-être et Mobilité et systèmes urbains durables).