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Roger Genet : « Se positionner en Europe et à l’international est un enjeu majeur pour AllEnvi »

8 Déc 2011 | Actualités

Les regroupements inter-organismes de recherche font légion en France. Objectif affiché : une plus grande lisibilité. Quelle place occupe AllEnvi, l’alliance nationale de recherche pour l’environnement dont le Cirad est membre fondateur, dans ce paysage ? Réponses de Roger Genet, président d’AllEnvi et directeur général d’Irstea (Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, anciennement Cemagref).

Voilà bientôt deux ans qu’AllEnvi a été créée. Comment l’alliance est-elle configurée et quels sont ses objectifs ?

Roger Genet : AllEnvi est l’une des cinq alliances nationales de recherche qui déclinent la stratégie nationale de recherche et d’innovation. C’est aussi probablement la seule qui ait été fondée sur proposition des organismes de recherche eux mêmes. C’est dire si elle répond selon nous à un besoin d’une meilleure coordination dans le champ agro-environnemental ! L’alliance regroupe douze membres fondateurs – , onze organismes de recherche dont le Cirad et la Conférence des présidents d’universités – ainsi que quinze membres associés, dont Agreenium, l’Anses, le Cnes ou l’Inria.
L’alliance permet de coordonner au plan national l’ensemble des acteurs de la recherche agro-environnementale. Ses membres fondateurs sont représentés à tous les niveaux d’organisation : au sein du conseil de l’alliance, qui réunit les présidents et directeurs généraux, dans les douze groupes thématiques, dans les deux groupes transversaux – infrastructure et prospective, et les trois groupes d’appui – Europe, valorisation et communication. Au total, plus de 250 scientifiques sont mobilisés.
L’objectif est bien d’assurer une coordination programmatique et opérationnelle d’une recherche environnementale systémique. Il s’agit aussi de sortir du disciplinaire et d’apporter des réponses aux grands enjeux sociétaux : l’alimentation, l’eau, l’aménagement durable des territoires, les changements globaux de notre planète. AllEnvi ne se substitue cependant pas à ses membres. Elle apporte une meilleure lisibilité de notre recherche environnementale, au plan national comme international. Car le véritable enjeu, c’est l’Europe, là où se construit la recherche de demain.

Quel est le fonctionnement et le rôle des groupes thématiques ?

R. G. : Les groupes thématiques sont constitués d’experts scientifiques qui mènent une réflexion, dans chaque domaine concerné, sur des questions clés aux frontières de la science. Chaque groupe est animé par deux établissements fondateurs afin de décloisonner les visions institutionnelles et d’obtenir des perspectives transversales. Le Cirad assure l’animation de deux groupes : le GT1 « Agro-écologie et sols » et le GT2 « Aliment et alimentation ». Les propositions de chaque groupe en matière de programmation ou d’infrastructures de recherche sont recensées et discutées, et l’alliance transmet chaque année ses priorités de recherche au gouvernement et aux agences de financement – ANR, Ademe, Anses, etc.

Quel est, pour l’heure, le positionnement de l’Alliance à l’international et notamment par rapport aux préoccupations des pays du Sud ?

R. G. : Les alliances de recherche s’imposent dans le paysage comme des interlocuteurs clés, capables de rassembler et de mobiliser l’ensemble de la communauté scientifique sur chacun des grands enjeux : la santé, l’énergie, l’environnement, les technologies de communication. Elles sont donc de plus en plus mises à contribution pour porter la voie de la recherche française en matière de coopération internationale. Nous en avons encore eu la preuve lors du dernier sommet franco-allemand des ministres de la recherche, à Berlin le 13 octobre dernier. AllEnvi y a été sollicitée pour coordonner les programmes conjoints avec nos partenaires allemands de l’association Helmholtz dans le champ environnemental.
Pour ce qui est des pays du Sud, l’AIRD, par exemple, est cité dans notre convention comme un acteur du renforcement des collaborations. Quant au Cirad, son rôle et sa présence à l’international dans le champ agroenvironnemental lui confèrent toute légitimité à s’impliquer sur la dimension internationale, voire à porter l’action de l’Alliance à l’international.

Propos recueillis par Elsa Bru

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